ÉLABORATION DU PROJET DE TERRITOIRE
Portrait du territoire - Le 2 juin 2021
Introduction de Madame Pauline Godet, Présidente de la Communauté de Communes Bugey-Sud
Encouragements à mener ce travail commun.
Je salue et je remercie aussi les conseillers municipaux qui seront pleinement associés à la démarche et qui suivent notre séance de travail en direct sur internet.
Je remercie bien sûr Monsieur le Sous-Préfet pour sa présence ce soir.
Les Services de l’état nous accompagnent dans notre démarche de projet de territoire.
Il s’inscrit dans le cadre des contrats de relance et de transition écologique (les CRTE) pour lequel un protocole devra être signé à l’été.
Ce document sera évolutif et pourra être amendé par avenant pour intégrer les nouvelles actions qui découleront du projet de territoire.
Le calendrier d’élaboration a été ajusté afin d’être en phase avec le contrat de relance et de transition écologique.
Je tiens à remercier Monsieur le Sous-Préfet et l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires pour l’accompagnement financier à hauteur de vingt mille euros obtenus pour l’élaboration de ce document.
Je tiens aussi à accueillir et à remercier Monsieur Didier Locatelli, directeur de l’agence New Deal.
Après une mise en concurrence, c’est ce cabinet qui a été retenu pour nous accompagner dans l’élaboration du projet de territoire. Nous avons été convaincus par les compétences et les nombreuses références en matière de projets de territoire : celui d’Annecy, celui du Grand Lac, la métropole de Grenoble ou le Grésivaudan que nous avons souvent cité comme références et nous avons été également convaincus par la méthodologie proposée, qui allie à la fois pragmatisme et concertation.
Donc, la démarche est lancée après une année particulière qui a vu l’installation des équipes municipales, l’installation du conseil communautaire, le tout dans un contexte restrictif et un mode dégradé dû à la crise sanitaire.
Malgré tout, nous avons pu avancer sur les dossiers de la communauté de communes. Les commissions, le bureau exécutif et le conseil communautaire ont été particulièrement actifs et donc, on vous remercie une nouvelle fois pour votre implication.
Ces premiers mois nous ont permis de prendre nos marques et de mettre en place une méthode de travail.
Cette nouvelle méthode de travail, nous avons souhaité qu’elle aille dans le sens de plus de transparence, de plus de pédagogie et de communication, mais également de concertation.
Sur le projet de territoire, nous avons entendu vos attentes, vos besoins et notamment votre impatience à sa réalisation.
Il est ce soir lancé et nous avons travaillé ensemble pour une concrétisation rapide.
Le projet est un engagement politique de l’exécutif que nous avons pris envers les élus, mais également envers les partenaires et les habitants.
Aujourd’hui, nous sommes là dans une première étape d’un travail collaboratif de dix mois et durant ce travail, je souhaite accorder une place à chacun autour d’échanges nourris par nos expériences, des échanges que nous souhaitons sincères et sans filtre ; ceci afin de partager notre vision commune.
Ce travail doit permettre de valoriser la cohésion territoriale en fédérant et en faisant travailler ensemble l’intercommunalité, les communes et les forces vives du territoire.
Nous aurons des temps d’échanges, nous aurons des temps de débats et nous aurons des temps d’arbitrage.
Je souhaite que nous arrivions à construire ensemble un projet de territoire qui nous ressemble et qui tienne compte des particularités de notre territoire, mais aussi de ses ressources et du sens que nous souhaitons donner à notre action politique.
Ce travail nous imposera de définir nos orientations stratégiques et nos priorités et de faire des choix. Ceci dans un contexte de contraintes budgétaires et de raréfaction des ressources financières.
Il nous imposera également de nous organiser, de coordonner nos politiques publiques communales et intercommunales afin d’être le plus efficaces possible, mais aussi d’apporter une réponse au contexte financier contraint.
Il pourra déclencher la mise en place de nouvelles logiques d’organisation plus performantes.
Ce projet de territoire, je souhaite qu’il soit un projet cohérent, ambitieux, concerté et respectueux des communes, des ressources et des habitants.
Voilà, je vais donc donner la parole à François André-Masse, qui est le Vice-Président en charge de l’élaboration de ce projet de territoire.
Prise de parole de Monsieur François André-Masse
Merci.
Donc je ne vais pas revenir sur tous les éléments invoqués par Madame la Présidente, simplement en profiter pour apporter des précisions complémentaires sur le travail qui a été élaboré en amont de ce premier grand rendez-vous, qui est là aujourd’hui, dans le cadre de l’élaboration de notre projet de territoire.
Donc le travail, bien sûr, a débuté véritablement en septembre en raison de la crise sanitaire qui a repoussé, comme vous le savez, l’installation et le travail de notre communauté de communes. Donc, le premier point était d’identifier un référent responsable technique en interne pour savoir qui allait porter d’autres dossiers, mais également un service en complémentarité.
Donc, le choix s’est porté sur Philippe Bestieux, accompagné par Sandrine Antunes du service. Urbanisme et prospection.
Donc, derrière également, le souhait des élus du bureau exécutif qui a été d’associer des maires au plus près de ce projet de territoire. Donc, c’est de faire de la conférence des maires une véritable instance décisionnaire. Donc, dans ce cadre-là, nous avons apporté un certain nombre d’éléments lors de la première conférence des maires, le 30 janvier, avec d’ores et déjà des validations concrètes sur l’élaboration de projets de territoire. Ça a été notamment sur la temporalité, donc un projet de territoire à l’échéance de dix ans, sur le temps d’élaboration de ce projet.
On s’était donné donc jusqu’à la fin de l’année 2021 pour son élaboration, et puis également, donc, la validation de cette instance décisionnaire qu’est la conférence des maires, mais aussi, donc, le recours à un cabinet pour nous accompagner dans cette élaboration.
Nous avions rencontré précédemment un certain nombre d’élus d’autres territoires qui avaient travaillé à l’élaboration de projets de territoire et c’était un élément effectivement incontournable, et donc derrière, on a travaillé également à la réalisation d’un cahier des charges et donc, comme l’a expliqué Madame la Présidente, donc, le choix s’est donc porté sur le cabinet new deal et Monsieur Didier Locatelli, qui nous accompagne dès ce soir.
Donc pour compléter également, l’échéance est là aussi un peu contraignante puisque les contrats de transition entre relance écologique sont se sont invités, et donc les échéances beaucoup plus contraignantes, avec une contrainte de temps, mais pour cet automne.
Donc, derrière la commission européenne, la commission projet de territoire s’est, elle aussi, réunie le 18 mai dernier, où Monsieur Didier Locatelli nous a fait une présentation de la méthodologie qui sera reprise aussi ce soir, notamment mais cela nous a permis aussi de pouvoir décaler le temps initialement annoncé, puisqu’on avait un séminaire de prévu le 2 juin, donc ce soir, un second séminaire le 12 juin, une conférence des maires le 10 juillet.
Donc, le second séminaire aura lieu le dix juillet.
Voilà ce que je pourrais apporter en complémentarité de ce qui a été dit.
Prise de parole de Monsieur le Sous-Préfet
Juste bonjour, parce que je suis venu pour écouter dans ce séminaire de travail.
Simplement quand même, puisque je suis venu me réjouir de ce lancement et juste un mot sur le CRTE dont Madame la Présidente a déjà parlé, pour dire simplement que la demande de l’état sur ce nouvel outil de contractualisation c’est vraiment de partir du projet de territoire, de la structure avec laquelle on va contractualiser.
Et pour nous, c’était important que, notamment ici, dans le Bugey Sud, on est bien comme point de départ ce projet de territoire et moi je me réjouis sur le lancement, et aussi, si je puis me permettre, sur la méthode, dans la mesure où vous cochez pas mal de cases, notamment sur une large participation de la société civile et je crois que la démarche qui va être présentée va montrer qu’il y a des choses ambitieuses que vous avez lancées, et puis on espère avoir effectivement un projet ambitieux, pas de souci là-dessus. Effectivement, le plaisir que la NCT ait suivi notre proposition de pouvoir financer une petite partie de l’étude, justement pour montrer que c’était important de passer du temps en ingénierie, pour reprendre les termes administratifs sur le projet de territoire et que nous étions très favorable à ce type d’accompagnement.
Et donc, pour nous, c’est effectivement important que vous puissiez prendre ce temps de travail et partir avec un projet très ambitieux sur lequel, j’espère, on pourra vous accompagner largement mais je ne m’engagerais pas tout de suite là-dessus.
Réponse de Madame Pauline Godet
Merci, Monsieur le Sous-Préfet.
On va donc laisser la parole à Didier Locatelli, qui va donc nous dérouler une présentation des échanges.
Allez, je vous laisse le micro.
Prise de parole de Monsieur Didier Locatelli
Bonsoir à tous.
On va avoir 3 grandes parties ce soir pour cette première réunion.
D’abord, on va refaire un point très rapide sur la méthode de travail. On va revoir le processus qui vous permettra de vous repérer dans les différentes phases, peut-être anticiper et préparer les autres étapes.
Ensuite une autre présentation assez rapide, sur un stand de grande dynamique qui change un peu le fonctionnement des territoires, pas spécifique à notre territoire mais on verra quelques éléments sur une tertiarisation de l’économie, sur l’évolution des stratégies résidentielles des ménages. Donc, on s’attend à de grandes évolutions qui aujourd’hui impactent le fonctionnement des territoires.
Et puis la grande partie de de la présentation, c’est un premier portrait du territoire avec de grands indicateurs, bien sûr. Alors, on n’est pas dans le cadre d’un diagnostic, on ne va pas faire de diagnostic – vous verrez tout à l’heure pourquoi, je vous expliquerai dans un cadre de la méthode – mais c’est partager une culture commune du territoire, une connaissance commune du territoire.
On verra un certain nombre de grandes dynamiques : l’évolution de la population, l’évolution de l’emploi et qu’est-ce qu’il se passe d’un point de vue social, qu’est-ce qui se passe d’un point de vue environnemental, c’est vraiment pour que chacun ait une culture commune de la manière dont fonctionne aujourd’hui ce territoire.
Vous le verrez, c’est assez long. N’hésitez pas à m’interrompre au fur et à mesure de la présentation.
Je vais surtout essayer de vous montrer quelle est la logique. Vous aurez bien évidemment vos documents et vous pourrez revenir sur les données. Il y a des données générales sur territoire, puis il y a des zones par commune, puisqu’on verra que, au-delà de la trajectoire du territoire il y a aussi des spécificités communales.
Donc sur la première partie, sur le rappel d’élaboration du projet, la démarche, une première idée vraiment importante, qui consiste à dire qu’un projet de territoire n’est pas une démarche technique, c’est vraiment un cheminement à la fois politique et stratégique. Donc, vrai que l’une des grandes questions qu’on va poser, c’est: où est-ce que vous voulez emmener ce territoire.
Donc, on va aborder simultanément trois grands champs :
Un premier champ qui est vraiment le champ politique et celui de la vision.
Comment les élus souhaitent voir évoluer le territoire ?
On considère effectivement que, pour arriver à élaborer un véritable diagnostic, il faut préalablement disposer d’un référentiel qui est la vision et la vision c’est où est-ce que les acteurs des territoires souhaitent emmener ce territoire, à quoi ce territoire doit ressembler à échéance de 10 ans, à échange de 15 ans. Pour avoir un premier travail, pour se projeter et pour se dire, si on veut que l’action publique soit réussie, si on veut que la trajectoire du territoire soit conforme à nos intentions, voilà à quoi ce territoire doit ressembler dans 10 à 15 ans.
Ensuite, on a un autre champ qui est vraiment le champ stratégique et qui va être celui des enjeux et donc les enjeux, c’est quoi ? Ça va être la différence qu’il y a entre la trajectoire souhaitée du territoire et sa trajectoire réelle. Et donc on aura un deuxième grand temps au niveau des enjeux, qui sera une vraie mise en débat politique pour choisir des enjeux dont le territoire souhaite se saisir, définir des objectifs dans chacun des enjeux, et puis une hiérarchie auprès des enjeux.
Puis on termine par une séquence un peu plus technique qui est celle des politiques publiques.
Quelles politiques publiques déployer pour que l’évolution du territoire soit conforme à l’intention politique ?
Les enjeux posent des grandes questions et les politiques publiques sont la réponse à cette question.
Donc, simplement cette première image pour vous montrer effectivement qu’on n’est pas dans une démarche d’expert, on est n’est pas dans une démarche technique. On est vraiment dans un cheminement stratégique et politique qui consiste à définir la trajectoire souhaitée de ce territoire.
Les étapes clés d’élaboration : ces 6 grandes étapes
L’état des lieux
Je sais que ça surprend surtout, mais souvent on commencera par faire un diagnostic. Pourquoi n’a-t-on a pas mis le diagnostic en premier? Parce que l’on considère que, pour élaborer un diagnostic, il faut un référentiel à la fois politique et stratégique qui nous permette d’interpréter l’ensemble des indicateurs témoins de l’évolution du territoire. Et donc, on va commencer par un état des lieux pour partager cette culture commune. On va se poser la question de comment fonctionne le territoire et quelles sont les stratégies qui sont déjà en place.
Un territoire, quand on fait un projet de territoire, on ne part pas d’une page blanche, il y a déjà plein d’actions qui sont à l’œuvre, il y a plein de stratégiques qui sont aussi à l’œuvre avec d’autres acteurs, il n’y a pas que les communes, il y a effectivement le département, la région, l’état. Il y a aussi des acteurs publiques, civiles, il y a aussi des acteurs privés, des acteurs associatifs, donc on se pose la question de savoir comment, quelles sont les stratégies déployées par ces acteurs.
Le deuxième grand temps va être effectivement la vision
On va se poser la question de comment les élus souhaitent voir évoluer le territoire. J’en ai parlé, j’ai vais y revenir tout à l’heure.
L'élaboration d'un diagnostic
Ensuite, on rentrera, à ce moment-là, une fois qu’on aura ce référentiel, dans l’élaboration d’un diagnostic qui nous permettra de mesurer les écarts entre la trajectoire au fil de l’eau du territoire – si on ne fait rien, qu’est-ce qu’il se passe – et puis, cette trajectoire idéale, cette trajectoire souhaitée que vous avez développée, que vous avez postulée
Ensuite, un quatrième temps, qui sera le temps des enjeux
Donc, c’est vraiment le deuxième grand temps politique. Le premier grand temps politique c’est la vision, le deuxième grand temps politique, c’est les enjeux, où là, effectivement, on se posera la question de quels enjeux mettre en priorité, sur quoi doit se concentrer l’action publique et quels sont les objectifs dans chacun les enjeux.
La question des politiques publiques, je l'ai évoquée, et puis on terminera par la question des ressources.
Un projet de territoire qui n’essaie pas de faire converger les priorités politiques et les allocations de ressources, c’est un projet qui n’est pas fini.
Donc, forcément, on fera une forme de cartographie de ce que sont aujourd’hui les allocations de ressources, et on essaiera de mesurer, là encore, les écarts entre vos objectifs prioritaires et la manière dont vous utilisez les mots.
Donc quelques éléments sur chacune des séquences, donc sur l’état des lieux, bien sûr, on commence par une équipe, une étude documentaire, on analyse l’ensemble des documents stratégiques qui sont déjà élaborés. Il y a, bien sûr, l’ensemble des bases de données de l’observatoire des territoires, de l’Insee, on a énormément de données, vous verrez, qui sont déjà présentes. Pas besoin de de refaire des études terrain, on a quasiment l’intégralité de la donnée. On en a même, avec le portail de l’artificialisation des sols, une idée de votre consommation entre 2009 et 2018, donc, vous verrez, c’est assez précis, et donc, à partir de là, on va rédiger un premier portrait de territoire.
Pour nourrir la vision, on va organiser une grande phase d’écoute, d’abord avec des interviews individuelles de l’ensemble des maires, des interviews aussi, des Intercoms qui ne sont pas mêmes, des interviews de conseils communautaires, de conseillers municipaux qui ne sont pas conseillers communautaires, mais aussi d’acteurs privés et d’acteurs associatifs, pour voir comment ils perçoivent aujourd’hui le fonctionnement du territoire, son évolution et surtout, vers quoi il faut l’amener.
On a une deuxième grande phase d’écoute avec une enquête auprès de la population.
On fait le choix, c’est un élément méthodologique, de ne pas rentrer dans une démarche de concertation classique qui présente un certain nombre d’avantages, mais qui présente aussi l’inconvénient de surreprésenter certaines paroles et surtout, de faire en sorte que d’autres paroles- on parle des jeunes, on parle des femmes, on parle des actifs qui sont moins présentes. Donc là on fait le choix d’aller chercher ces paroles en ayant une étude qui est une vraie étude statistique, dans laquelle on va demander aux gens leur perception du territoire, comment ils le pratiquent, donc vous verrez que c’est une banque de renseignements, où est-ce qu’ils travaillent, quels sont les lieux qu’ils utilisent pour leur consommation du quotidien, pour leur consommation d’équipements, pour leurs soins du quotidien, pour la culture, pour les loisirs. Donc cette enquête va permettre de définir une nouvelle géographie du fonctionnement du territoire. Et puis, qu’est-ce qui marche, qu’est-ce qui marche moins bien, quels sont les services qu’il attend et quelles sont les priorités d’évolution du territoire.
Cette enquête auprès de la population est là pour faire en sorte que toutes les paroles des différentes catégories de population soient bien présentes dans le débat public. Et donc, on réinjectera les matériaux de cette phase d’écoute dans un grand séminaire qui permettra d’élaborer la vision. Donc, on est vraiment sur ce temps-là, dans à la fois une force d’écoute et un séminaire politique.
La phase de diagnostic, c’est plutôt un travail technique de notre part qui va simplement – je vous le répète une troisième fois – mesurer les écarts entre où va ce territoire au fil de l’eau et où les élus et les acteurs du territoire souhaitent qu’il évolue. On va rentrer effectivement, ensuite, dans un grand temps de mise en débat, donc avec un débat général sur la hiérarchie des réalisations des enjeux, des ateliers pour approfondir la réflexion enjeu par enjeu.
Alors, je parle bien d’enjeu, je ne parle pas de politique publique, c’est-à-dire que l’enjeu de la démarche, c’est de sortir d’une organisation en silos et de poser vraiment la question de quels sont les enjeux transversaux. On ne se pose pas non plus la question des compétences ; un projet de territoire n’est pas un projet de l’institution communautaire, c’est un projet de tout le territoire, encore que l’on ne se pose pas la question des compétences et vous verrez qu’on se pose même pas la question du périmètre, puisque on va afficher des périmètres qui sont des vrais périmètres fonctionnels et les périmètres utilisés véritablement par les différents acteurs du territoire.
Donc, pour la mise en débat général sur les enjeux, des ateliers qui permettent d’approfondir chacun des enjeux, et puis la préfiguration de macro-politique qui peuvent commencer avec les réponses aux enjeux. Ensuite un travail technique avec beaucoup de soutien des services de l’Interco et aussi les communes pour diagnostiquer et cartographier les politiques publiques, on va se poser là 3 questions :
– Quelles sont les politiques publiques qui répondent aux enjeux? Dans ce cas-là, tout va bien.
Mais est-ce qu’il y a des enjeux qui ne sont couverts par aucune politique publique, et dans ce cas-là il faut les inventer. Et puis, est-ce qu’il y a des politiques publiques qui ne répondent à aucun enjeu, et donc, ces politiques-là ouvrent la perspective de réallocations stratégiques de ressources pour arriver à financer les nouvelles politiques. On aura également un séminaire sur les politiques publiques et on terminera effectivement par cette question des ressources avec la construction d’une matrice stratégique qui mettra en relation les priorités politiques et les allocations de ressources. On aura une vraie cartographie de la manière dont sont utilisées les ressources du territoire, et on pourra vérifier si ça correspond à ce que sont les priorités politiques pour progressivement réanimer les ressources du territoire. Et, là encore, on aura donc un grand séminaire qui conclura la démarche. Donc voilà ces six grandes étapes.
Est-ce que vous avez des questions sur ce processus de travail? ça vous paraît clair ? Certains veulent intervenir ?
Trois grands temps politiques avec vraiment cette question de la vision qui est vraiment le temps – on ne peut pas définir de stratégie si on ne définit pas une vision, si à un moment donné, les acteurs du territoire ne disent pas clairement où est-ce qu’ils veulent emmener le territoire.
Le deuxième grand temps politique sur les enjeux : quand on fait un projet de territoire, il faut faire des choix, il faut définir des priorités. C’est un exercice qui est difficile, mais c’est un exercice incontournable. Et un troisième temps très politique, c’est mettre en adéquation les priorités politiques et les allocations de ressources.
Voilà pour la méthodologie.
Je vous propose qu’on rentre sur les contenus. D’abord un certain nombre d’évolutions générales du fonctionnement des territoires.
Eléments généraux sur l’évolution du fonctionnement des territoires
Vous avez des spécificités, mais il y a aussi des grandes dynamiques, et il faut connaître ces dynamiques. Vous allez voir qu’elles sont assez puissantes et il faut arriver à déconstruire un certain nombre d’idées reçues quant à son fonctionnement des territoires.
Le premier point qui ressort, c’est effectivement ce qui s’est passé depuis une quarantaine d’années en terme économique. Et ce qui s’est passé, c’est une forte tertiarisation de l’économie. Voyez que l’économie française a perdu pas mal d’emplois productifs, que ce soit dans l’industrie, que ce soit dans l’agriculture, mais qu’elle a compensé très largement par la création d’emplois tertiaires.
Donc on a une très forte tertiarisation de l’économie, au point où vous voyez, aujourd’hui, on a près de 80% de l’emploi en France qui est l’emploi tertiaire. Et forcément, cette personnalisation de l’économie a une traduction géographique. C’est le titre de la diapo, qui est la prise de pouvoir des villes sur les territoires. Il s’est passé ce que vous voyez sur cette carte-là, donc la grande carte.
En fait, l’emploi productif – industrie, agriculture- était majoritairement dans les territoires, l’emploi tertiaire est majoritairement dans les villes. Donc, on a un transfert de l’emploi des territoires dans les villes et vous voyez, aujourd’hui on a l’essentiel des emplois qui sont créés, de la création nette d’emplois qui se fait dans les grandes agglomérations. Donc, ce premier mouvement territorial important, avec une concentration de l’emploi dans les villes et la prise de pouvoir des villes sur le territoire.
Le problème, c’est que, dans le même temps, les habitants ont fait exactement le chemin inverse, c’est-à-dire si on se réfère à l’évolution depuis 90, dans une période un peu moins longue que la précédente, vous voyez que les grands pôles urbains ont perdu 1,4 millions d’habitants, essentiellement au profit des communes péri-urbaines et essentiellement au profit des communes rurales.
On a ce double mouvement, d’une part de l’emploi qui se concentre dans les villes et, d’autre part, des populations qui font le chemin inverse ; ce qui va avoir pour conséquence de mettre en interaction les territoires et de faire en sorte que les territoires sont de plus en plus interdépendants les uns des autres, de plus en plus liés les uns avec les autres, et donc quand on fait un projet de territoire, il faut regarder ce qu’il se passe à l’intérieur du territoire, mais aussi quelles sont les interactions avec les autres territoires environnants. Ça, c’est pour les dynamiques territoriales.
On a aussi un certain nombre d’évolutions sociodémographiques, mais aussi d’évolution des modes de vie qui, vous allez le voir, sont fortement structurants du fonctionnement des territoires.
Le premier élément, dont on ne parle pas souvent, mais qui est pourtant déterminant, c’est la diminution du temps consacré au travail.
Vous n’avez pas forcément le sentiment de travailler moins, pourtant, statistiquement, on travaille beaucoup moins que ce que travaillaient les français au début du vingtième siècle. Au début du vingtième siècle on passait 40% de son temps au travail. On en passe en moyenne dans sa vie 10% et si on est annualisé, on est à 17%.
Et vous le voyez, par exemple, dans les déplacements domicile-travail. Quand on a des problèmes de mobilité, on est beaucoup focalisé sur ces fameux deux déplacements: domicile, travail.
En moyenne, on est entre quinze, seize, dix, sept pour cent de la totalité des déplacements.
Ça veut dire quoi? ça veut dire que, contrairement à ce qui se passait pendant très longtemps, la vie des individus n’est pas uniquement structurée par la relation au travail. Avant, c’était beaucoup unité de lieu, unité de temps lié au travail. On voit aujourd’hui que le travail reste une activité importante mais c’est une activité qui est moins structurante du comportement, des stratégies des habitants qu’il ne l’était à l’époque.
La deuxième évolution dont il faut tenir compte – et vous verrez, elle a aussi un impact fort sur nos territoires – c’est le vieillissement accéléré de la population.
Vous voyez, une personne sur huit de plus de soixante-cinq ans en 1960, on a une sur cinq, aujourd’hui. On aura une personne sur trois de plus de soixante-cinq ans en 2060.
Vous verrez, on a calculé pour notre territoire un indice de vieillissement, un indice de dépendance économique. Vous verrez aussi ce qui s’est passé d’un point de vue démographique, quelles sont les tranches de population qui ont gagné, quelles sont les tranches de population qui ont perdu. Vous verrez à quel point ce phénomène de vieillissement est important.
On a ensuite des évolutions qui sont beaucoup plus liées au mode de vie. D’abord, l’évolution du travail féminin.
Au départ, quand on commence à réfléchir sur le fonctionnement des territoires, on est dans une société dans laquelle le travail féminin débarque. Dans les années soixante, quinze a moins d’une femme sur deux qui travaille.
Vous voyez qu’aujourd’hui, le taux d’activité féminin, à deux points près, est équivalent au taux d’activité masculine. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que dans un couple, généralement, il y a deux actifs, et donc il y a deux emplois à trouver, et on le verra tout à l’heure, que ça change beaucoup les stratégies résidentielles des ménages. Ça les change d’autant plus que, outre le travail et l’augmentation du travail féminin, on a une formidable évolution de la mobilité professionnelle.
C’est quoi la mobilité professionnelle? C’est le fait que des actifs changent d’emploi beaucoup plus fréquemment. La statistique est de dix-sept pour cent des chefs de ménage. Si l’on enlève le public, on passe à quarante-trois. On a aujourd’hui des carrières qui sont beaucoup plus hachées, avec, contrairement à ce qui se passait avant, des gens qui ne restent pas toute leur vie auprès du même employeur.
Et donc, ça veut dire quoi? Ça veut dire que si on combine le fait qu’il y a de plus en plus de couples de biactifs et de plus en plus de mobilité professionnelle, la capacité pour un couple de vie active de trouver simultanément deux emplois à côté du même domicile, elle devient quasiment nulle. Donc, on a une mobilité professionnelle qui explose, on a une mobilité résidentielle qui baisse, et la variable d’ajustement c’est la mobilité physique. Dans les années soixante, on était à 5 km par jour, on est aujourd’hui à 45 km, notamment ces 30 kilomètres sur domicile-travail. 18 km pour les cadres, 40 km pour les ouvriers, et tout ça, ça a effectivement changé les stratégies résidentielles des ménages et donc ça a changé les critères qui fondent l’attractivité d’un territoire.
Au départ, l’attractivité d’un territoire, c’est la capacité à proposer des emplois. Pourquoi? Parce que, vous le voyez, le temps consacré au travail est important. Il y a d’autres femmes qui travaillent et la mobilité professionnelle est telle. Aujourd’hui, on est dans une situation où on a diminué le temps consacré au travail. Il y a un développement du travail féminin et une explosion de la mobilité professionnelle et donc, on voit que le choix résidentiel est de moins en moins déterminé par la localisation de l’emploi et que, aujourd’hui, on a des habitants, des ménages qui privilégient un bon compromis qualité prix en matière de logement. C’est d’autant plus important que vous le verrez, juste après, on a eu une explosion du coût du logement, donc des difficultés plus importantes des ménages à se loger.
Un territoire qui soit bien connecté aux différents gisements d’emplois, et notamment ses grandes agglomérations. Je peux habiter ici et avoir mon conjoint qui travaille à Genève, et moi qui travaille à Chambéry ou qui vais travailler dans une autre partie du département, donc cette question de la connectivité, de la facilité à se déplacer vers les grands gisements d’emplois est de plus en plus déterminante.
Et ensuite, on a un troisième critère qui est de plus en plus important, c’est la qualité de service, la qualité d’équipement, parce que plus on vit de manière désynchronisée – l’autre évolution est que tout le monde a des rythmes de travail de plus en plus différents et dans des territoires de plus en plus espacés – plus, finalement, j’ai besoin de services publics. Donc, on voit que les stratégies des ménages ont changé.
Je vous disais, on a cette question du logement qui est très particulière en France, le coût du logement est multiplié par deux, entre 2000 et 2010.
En vingt ans, les français perdent 35% de leur pouvoir d’achat, donc deux conséquences :
Première conséquence, ils sont obligés de consacrer de plus en plus de leurs ressources à se loger. Vous voyez que c’était six pour cent dans les années 72, dans les 80, on est à vingt-huit pour cent aujourd’hui, en moyenne, mais pour les gens les moins aisés, c’est plus de la moitié de leurs ressources disponibles.
Et puis, la deuxième conséquence est la diminution de la taille des logements. Vous le voyez, les français ont perdu dix-huit mètres carrés de surface habitable, c’est même trente et un mètres carrés dans les métropoles les plus tendues. Dix-huit mètres carrés, ça fait quasiment deux pièces.
Donc, c’est pour ça que je dis que dans les stratégies résidentielles, le premier choix de changement d’une commune aujourd’hui, c’est pas l’emploi, c’est le fait de bénéficier d’un meilleur logement et d’avoir un meilleur compromis entre ce que coûte ce logement et le confort qu’il me procure. Donc, cette question du logement, vraiment fondamentale, et donc quand on parlera d’attractivité du territoire, on parlera bien sûr développement économique, mais on verra que la politique de l’habitat est une politique centrale et on verra que la politique des services est aussi une politique centrale.
Et puis un dernier point, qui est important, c’est cette fameuse rupture du lien un peu historique entre croissance et développement social.
Pendant très longtemps, c’était assez simple pour les territoires, on développe un territoire, tout le monde en profite. Donc, finalement, on se pose un peu moins la question sociale.
Aujourd’hui, on voit des territoires qui se développent de manière spectaculaire, mais ça profite effectivement à une minorité de gens et pendant que le territoire continue à se développer, on a des poches de pauvreté qui se développent en même temps. Voyez ce qu’était l’évolution du revenu des ménages sur les dix dernières années. Sauf que vous le voyez, c’est capté essentiellement par les dix pourcents ménages les plus riches et, pour la première fois, quand vous êtes en-dessus du revenu médian, vous avez des pertes de pouvoir d’achat. Pendant très longtemps, tout le monde progressait, certains allaient beaucoup plus vite que d’autres, mais tout le monde progressaient. Aujourd’hui, on est dans un système où certains, même si le territoire se porte bien- et c’est notamment le cas dans les territoires qui se portent le mieux –on se trouve dans des situations où apparaissent des poches de pauvreté et perte du pouvoir d’achat avec un dernier indicateur, et puis j’en ai fini pour cette partie, c’est la question du rapport à l’avenir.
Vous voyez qu’il faut six générations, en France, aujourd’hui, pour passer du premier décile, quand on est dans les dix pour cent des ménages les moins aisés au revenu médian, c’est-à-dire quand on est à la ligne de partage entre les revenus.
Six générations, il en faut deux au Danemark, vous voyez, il en faut deux en Norvège.
Alors on n’est pas dans le pays dans lequel il y a plus d’inégalité, loin de là, très loin de là, mais on est un pays dans lequel la reproduction sociale, c’est-à-dire le capital culturel mais aussi économique des parents, joue le plus sur la trajectoire des enfants.
Donc, tertiarisation de l’économie qui change le paysage économique des territoires avec l’emploi qui se concentre dans les villes, les stratégies résidentielles des ménages qui changent, les modes de vie qui changent avec de plus en plus de travail féminin, de plus en plus de mobilité professionnelle. Et puis cette question sociale à prendre en compte parce qu’elle est plus en plus importante et prégnante dans les territoires où on veut consacrer un peu de temps.
Est-ce que vous avez des remarques par rapport à ce cadre général?
Ça peut être un peu spectaculaire, la question de l’emploi d’habitat, mais bon voilà, il faut vraiment l’avoir, c’est vraiment la toile de fond.
Question de l’un des membres du séminaire
[…partie inaudible…]
Réponse de Monsieur Didier Locatelli
C’est effectivement des stratégies tendancielles. Sur le scénario tendanciel d’évolution de la population.
On s’aperçoit finalement que les crises que vous avez évoquées ont eu peu d’impact ; c’est-à-dire que l’on ne fait pas plus ou moins d’enfants parce qu’il y a une crise, ça peut changer beaucoup de choses d’un point de vue démographique, quand on regarde les tendances et quand on les actualise tous les dix ans, on voit qu’on aboutit quasiment à ça.
La seule chose qui pourrait permettre- parce qu’on a un effet stock considérable- la seule chose qui pourrait permettre de rajeunir la population, c’est qu’on ait des arrivées massives de populations de l’extérieur. Ce n’est pas spécifique à la France, l’Europe dans son ensemble va perdre cinquante millions d’actifs d’ici 2060. La seule manière d’arriver à rétablir cela, c’est l’immigration mais ces phénomènes-là ont peu d’impact.
Sur d’autres évolutions, vous avez raison, il y a des évolutions, des ruptures technologiques, des choses comme ça qui peuvent changer les modes de vie.
Si on évoque par exemple le télétravail, on a plusieurs études qui nous montrent deux choses: passer un certain nombre de jours de télétravail, on a des gens qui se péri-urbanisent encore plus loin.
Passer deux jours et demi de télétravail, parce qu’il y a cette contrainte de l’habitat, les gens se péri-urbanisent vraiment plus loin.
Et deuxième étude que l’on a, c’est effectivement quand on télé-travaille, on se déplace moins pour le motif du travail mais par contre, les autres motifs de déplacements explosent et donc, sur le volume global de déplacements, on n’a finalement quasiment aucun impact.
Donc, effectivement, il y a des choses qui sont en train de changer et sur la question du télétravail, on verra par exemple que le télétravail aujourd’hui change beaucoup la demande d’habitat ; c’est-à-dire que les gens veulent télé-travailler plus mais pas nécessairement à l’intérieur de leur appartement.
Par exemple, on sait aujourd’hui, suite aux études sur la demande d’habitat, les gens nous disent deux choses, on veut nous faire faire du vélo, mais il y a plus un seul logement dans lequel on a une cave à vélos et on veut télé-travailler mais, nous, télé-travailler chez nous, c’est de plus en plus compliqué, parce que les surfaces des appartements sont de plus en plus grands et on a pas des espaces partagés dans l’immeuble ou etc.
Donc, effectivement, il y a des évolutions comme ça dont il faut tenir compte, ça sera un des exercices de la vision. Justement, on citera l’exemple de tout ce qui n’existait pas il y a quinze ans et on voit à quel point c’est important aujourd’hui, on essaiera de se projeter.
Mais en tout cas, sur les enquêtes que je donne, sur les éléments qu’on voit, on a des éléments qui bougent les choses et puis après, on a quand même des tendances lourdes qui montrent que les trajectoires ne bougent pas aussi facilement que ça.
Est-ce que vous avez d’autres questions?
On zoome sur notre territoire ?
Portrait du territoire
Alors d’abord, une mise en situation du territoire : on va avoir un certain nombre de grands ensembles et de grandes catégories du territoire, donc ce sont des cartes. Je vous le répète, vous aurez, j’essaie juste de de rester sur les éléments de compréhension, après vous pourrez rentrer dans le détail.
Une question d’occupation des sols, qui dit pas mal de choses de ce qu’est l’identité réelle d’un territoire.
Et puis, après, un certain nombre de dynamiques. D’abord la dynamique démographique, l’évolution de notre population, la dynamique sociale, la dynamique économique, bien sûr les questions environnementales.
Alors, questions environnementales, c’est assez léger, On s’est surtout concentré à ce stade sur ce qu’est la consommation foncière, et puis ensuite quelque chose autour de l’habitat, de l’équipement et de l’équilibre du territoire.
D'abord sur la mise en situation du territoire
Donc une première carte qui est assez spectaculaire.
Sur l’ensemble des quarante-trois communes, vous voyez qu’il y a une seule commune qui est classée dans la catégorie des espaces à dominante urbaine. Donc, on est dans un territoire dans lequel on a quarante-deux communes qui sont plutôt dans des espaces à dominante rurale et une commune qui est dans des espaces à dominante urbaine. Donc, ça donne une première idée de la nature du territoire.
Si on regarde que sont les unités urbaines de 2020, donc vous avez la définition de l’unité urbaine. L’unité urbaine, elle est basée sur la continuité du bâti, on dépasse les mailles communales et on voit que les effets d’agglomération, on voit qu’il y a deux unités urbaines, on est sur les chutes de 2020. Voilà nous sommes sur des cartographies assez récentes, on voit qu’on a deux unités urbaines, celle de Belley et puis celle de Culoz. Donc voilà, ça module un peu la carte précédente, mais on voit bien quand même qu’on est essentiellement sur un territoire- et vous le voyez sur les tailles des communes- qui a une morphologie, en tout cas, de territoire rural.
Sur l’aire d’attraction d’une ville, il y a la question de de la commune, il y a la question de de la tâche urbaine, mais il y a aussi la question de l’influence de la ville sur le reste du territoire. Et donc, c’est cette question de de l’aire d’attraction d’une ville qui, en fait, vous le voyez, définit l’étendue de l’influence d’un pôle de population et d’emploi sur les communes environnantes.
Là, vous voyez que c’est déjà plus spectaculaire et vous voyez l’importance de Belley.
Et donc ça sera quelque chose dont il faudra tenir compte dans le territoire ; c’est-à-dire qu’aujourd’hui, cette question du lien entre les villes et les territoires, elle est fondamentale.
Vous voyez aujourd’hui donc, si on regarde les différentes aires d’attraction, on voit en fait qu’il y en a quatre : Chambéry est une commune, Culoz sur trois communes. Ensuite on a un certain nombre de communes qui sont, pour le coup, effectivement, complètement rurales puisqu’ elles ne subissent l’attraction d’aucune commune. Mais voyez la liste des communes qui, aujourd’hui, sont dans l’aire d’attraction de Belley.
Donc cette question de comment conforte la ville-centre, comment confortent les villes-centres, comment massifier les services, comment on organise un bon territoire, une bonne relation entre le territoire et la ville, dans une relation d’interdépendance. Ce n’est pas le territoire contre la ville mais c’est la ville qui a besoin du territoire et le territoire a besoin de la ville. Donc là, on a déjà une première photo, qui est importante. On voit effectivement ce rôle sur un large territoire de Belley.
Ensuite, on a les zones d’emplois. Donc là, on a encore sur une statistique de deux mille vingt, et là encore, vous voyez l’importance de Belley, la zone d’emploi de Belley c’est aujourd’hui un territoire très large qui dépasse effectivement à la fois sur la partie savoyarde et haut-savoyarde et à la fois sur une partie de l’Ain. Là on va sur une très grande zone d’emplois, et ce qui est intéressant, c’est que l’intégralité de notre territoire communautaire est dans cette zone d’emplois. Donc, ça, c’est un facteur de cohérence important.
On a plein de territoires qui sont à cheval sur deux zones d’emplois, certains trois zones d’emplois.
Ça veut dire quoi? Ça veut dire que les gens partent dans des directions complètement différentes.
Là, vous êtes déjà une zone d’emploi s à part entière et toutes les communes du territoire appartiennent à la même zone d’emplois. Donc, voilà le territoire.
Une statistique un peu moins récente qui est de deux mille douze, mais qui est intéressante, c’est les bassins de services. Alors, effectivement, on n’est pas sur les statistiques de deux mille vingt, mais quand même. Donc, les bassins de services, c’est finalement l’accès à un certain nombre d’équipements du quotidien, donc, voyez la liste d’équipements qui sont classés dans ces équipements de la vie courante : hypermarché, supermarché, gendarmerie, perception, maison de retraite, équipements de santé, médecins, équipements d’éducation, et donc là on voit qu’il y a cinq bassins de vie, une organisation sur les services aux cinq territoires qui est Les Avenières, Aoste, le plateau d’Hauteville, et puis, effectivement, deux grands bassins sur cette question des services à la fois Belley et à la fois Culoz.
Donc, voilà une première mise en situation géographique qui montre quelque part la cohérence de votre périmètre communautaire, qui montre cette importance de la zone d’emplois et qui montre aussi les périmètres d’influence des villes, qui sont effectivement non négligeables.
Sur l'occupation des sols
J’irai assez vite sur cet élément-là, vous voyez les surfaces artificialisés c’est 4% sur votre territoire, dont vous êtes un peu au-dessus de la moyenne nationale. Mais surtout, on voit effectivement, quand on zoome commune par commune, que les situations sont très dépendantes, beaucoup de communes qui sont extrêmement peu artificialisées.
Ensuite, on regarde ce qui se passe sur les territoires agricoles et donc là, vous voyez que 37,9% de votre territoire est couvert par des espaces agricoles, ce qui est très en deçà de ce qu’est la moyenne nationale.
Et là encore, vous le voyez et je vous laisserai revenir sur les statistiques pour voir où est votre commune. Mais vous avez des situations communales qui sont très tranchées. Ce qui, en fait, est très dominant sur notre territoire, ce sont effectivement les forêts et les milieux semi-naturels où là, vous êtes quasiment 24 points au-dessus de la moyenne nationale.
Donc, globalement, quand on regarde sur notre territoire, c’est 4% de surface artificialisés, c’est 38% de surface agricole, mais c’est surtout 53% de forêts et de milieux semi-naturels. Vous avez la comparaison avec la moyenne nationale, vous avez une typologie d’occupation d’espace qui est singulière et qui est propre à votre territoire.
Les différentes dynamiques
La dynamique démographique
Quand on rentre sur les différentes dynamiques, la première qui est la dynamique démographique, donc d’abord la concentration de la population- plus le rond vert est important, plus le poids de la population est important – on le retrouve ici sur la taille des communes, et voyez qu’aujourd’hui Belley représente près de 30% de la population communautaire. On verra tout à l’heure son poids en emplois et vous avez à peu près 36% à 37% de la population qui vit dans des communes de moins de mille habitants.
Ce qui est aussi intéressant à regarder, c’est comment a évolué votre population.
Vous avez des accroissements de population qui sont assez significatifs sur la période 2007, 2012, et aujourd’hui, on a une dynamique démographique qui a plutôt tendance à s’essouffler.
Les taux d’accroissement de la population de 0,6% (on était à 1,3 et 1,4 précédemment) et dans l’évolution de la population, il y a deux soldes :
Le solde migratoire qui est la différence entre ceux qui rentrent dans le territoire et ceux qui sortent et le solde naturel qui st la différence entre les naissances et les décès, et ça, c’est intéressant, vous voyez que la courbe qui est la courbe grise, c’est l’évolution totale de la population et la courbe bleue, c’est le solde migratoire. E il est intéressant de voir, qu’en fait, l’évolution totale de la population est extrêmement corrélée à votre solde migratoire. Le solde naturel a finalement peu d’importance.
Vous voyez que votre solde migratoire a quand même beaucoup diminué puisqu’il était à 1,3% par an dans la période 1999 / 2007 et qu’il est passé à 1,1% et il est aujourd’hui à 0,5%.
Donc, ce n’est pas la capacité à attirer les populations de l’extérieur – un peu comme ce qu’on disait tout à l’heure – que finalement le territoire maintient une dynamique démographique. S’il ne maintient pas une dynamique démographique, on va voir tout à l’heure qu’il a un effet de vieillissement qui est beaucoup plus accéléré.
Premier constat qu’on fait : une dynamique démographique qui n’est pas très soutenue. Si on regarde aujourd’hui la répartition de votre population par tranche d’âge, vous voyez que dans les moins de vingt ans, c’est 28% de la population, le gros des troupes est entre vingt et soixante ans, et puis au-dessus de soixante ans, c’est à peu près 24% de la population.
Par contre, quand on regarde ce qui s’est passé sur les dix dernières années, là, ça devient assez spectaculaire. Vous voyez que la population de moins de vingt ans a augmenté de 9%, la population entre vingt et soixante ans, qui est en gros la population active, a augmenté de 1% et par contre, la population de plus de soixante ans a augmenté de 40%.
On est donc dans un phénomène général de vieillissement de la population et le fait que le territoire ait une dynamique démographique relativement modérée, et notamment un sol migratoire relativement modéré, a pour conséquence que l’évolution de du vieillissement est beaucoup plus importante.
On va le voir. Sur cette cartographie-là, c’est l’indice de vieillissement. Donc, l’indice de vieillissement fait le rapport entre la population des plus de 65 ans et la population des moins de 20 ans. Vous voyez que la moyenne nationale est à 80 et sur le territoire, on est déjà à 89.
Mais surtout, vous voyez des situations très différentes entre les communes, avec certaines communes qui sont au-dessus d’un indicateur de 150.
En gros, des vieillissements de population en certaines parties du territoire, qui sont vraiment, vraiment, très significatifs.
On les constate aussi dans l’indice de dépendance économique.
L’indice de dépendance économique va cumuler les plus de 60 ans, les moins de 20 ans, qui sont censés être inactifs, et il va les comparer avec les 20 -60 ans, donc en gros, de manière un peu caricaturale, c’est le rapport entre la population active et la population inactive.
Vous voyez que, en moyenne nationale, cet indice de dépendance économique est à 90 et que, sur le territoire, vous êtes à 111. Cela signifie que vous avez plus d’inactifs que d’actifs sur le territoire.
Donc ça se traduit aussi commune par commune, vous voyez qu’à part une petite dizaine de communes qui sont en-dessous de 100, toutes les autres sont au-dessus des 100 et donc je vous rappelle 90 pour la moyenne nationale, et vous, vous êtes à 119, avec certaines communes qui ont effectivement des taux vraiment très importants. On est quand même sur un territoire où cette question du vieillissement va se poser, va devoir être mis sur la table quand on regarde effectivement l’évolution de la population… Regardez, la population de moins de 5 ans a même tendance à diminuer… L’évolution globalement des moins de 20 ans, c’est faible. L’évolution de la population 20 à 60 ans, encore plus faible.
Par contre une forte augmentation, très forte augmentation de la population des plus de 60 ans.
Donc premier élément sur cette dynamique démographique dont faut, tenir compte.
Autre élément, c’est l’évolution de la composition des ménages : ménage d’une personne, couples sans enfant, couples avec enfants, familles monoparentales, et donc, vous le voyez, aujourd’hui, c’est moins spectaculaire chez vous que ça peut l’être en France, mais la première catégorie des ménages, y compris sur notre territoire, ce sont les ménages composés d’une personne. Donc vous avez effectivement ce phénomène de diminution importante de la taille des ménages ; on était à trois en 1968, on est à 2,2 ce qui a un impact considérable sur le logement. C’est-à-dire qu’en 1968, avec mille logements, vous logiez trois mille personnes. Aujourd’hui, avec ce même stock de mille logements, vous logez 800 personnes de moins.
Ce qui explique que dans certaines communes vous continuez à construire, mais pour autant votre population continue à baisser. C’est directement dépendant de cette évolution de diminution de la taille des ménages.
Vous êtes aujourd’hui, effectivement, à une taille de ménage de 2,2 ; ce qui est assez étonnant pour un territoire de votre nature. Généralement, on est plutôt sur 2,4 , 2,5.
Effectivement, dans les villes, on peut même être à 1,7 mais dans des territoires de votre nature, vous avez déjà une taille de ménages qui est quand même relativement modeste.
Voilà sur la dynamique démographique. Vous avez des commentaires sur cette dynamique des choses qui vous étonne ?
Non, c’est clair pour vous ?
La dynamique sociale
Donc d’abord, on s’est posé la question des catégories sociales qui étaient présentes sur le territoire.
Donc, vous voyez, ce qui ressort en premier, ce sont les retraités, et c’est une part importante d’ouvriers et vous êtes plutôt en déficit sur les cadres et les professions intellectuelles supérieures et aussi sur les professions intermédiaires, donc on a une population qui, en terme de CSP qui est assez typée si on la compare à la moyenne du département, à la moyenne de la région et à la moyenne de la France métropolitaine.
Comment cela évolue-t-il ?
Vous voyez que vous avez encore plus de retraités, vous gagnez un peu des professions artisans, commerçants, chefs d’entreprise, ça monte un peu, vous avez plutôt des employés qui baissent et, bien évidemment, vous avez une part des ouvriers qui baisse, mais ce qui augmente le plus, c’est effectivement, la part des retraités.
Quand on regarde le revenu des ménages, donc le revenu médian, c’est 50% des ménages qui sont au-dessus et 50% qui sont en-dessous. Vous voyez que le revenu médian, chez vous, est à 21 600 euros par unité de consommation.
Mais vous voyez aussi un autre élément, c’est que finalement le neuvième décile, les 10% de ménages qui gagnent le plus sont en-dessous de la moyenne du département, de la moyenne de la région et même de la moyenne française mais, par contre, le premier, ceux qui sont les 10% de ménages qui gagnent le moins sont largement au-dessus de la moyenne nationale et de la moyenne régionale.
Donc, en fait, et on le voit dans le rapport inter décile, vous avez une population qui est plus homogène, avec moins de ménages très riches, mais vous avez aussi moins de ménages pauvres ou en tous cas les ménages pauvres ont un revenu plus importants. Donc vous avez une population, de ce point de vue-là, qui est plus homogène.
Par contre, là encore, avec des différences qui peuvent être assez spectaculaires d’une commune à l’autre, la ligne rouge, c’est la moyenne du territoire et vous voyez les communes qui sont au-dessus et les communes qui sont en dessous.
Même calcul sur la décomposition des revenus disponibles ; donc entre les revenus d’activité, les pensions, les revenus du patrimoine, l’ensemble des prestations et puis, bien sûr, ce qui est en diminution, ce sont les impôts, et là, vous voyez effectivement que les revenus d’activité pèsent beaucoup moins dans le revenu des ménages de notre territoire – vous êtes dix points en dessous de la moyenne de l’Ain sur les revenus d’activité et vous êtes six points à sept points en dessous de la moyenne nationale et de la moyenne régionale. Par contre, les pensions et retraites- mais c’est cohérent avec ce qu’est la population- sont largement au-dessus, puisqu’on a 32% alors que l’on a 24% dans l’Ain. Voilà, cela dit en partie ce qu’est la population présente.
Les allocataires dont les ressources sont composées de plus de 50% des prestations de la CAF, là encore, vous le voyez, la moyenne du territoire est à 20,1 où il y a des communes qui sont très au-dessus, très, très au-dessus.
Ensuite les bénéficiaires d’une aide au logement, vous êtes à 42,3%, la moyenne nationale est à 46,1%, mais ça masque effectivement des situations particulières, donc on va toujours retrouver les mêmes communes. On verra aussi que ces questions sociales, ont une traduction géographique et une traduction territoriale.
Les taux de pauvreté, ça c’est très intéressant, vous le voyez, que le taux de pauvreté est bas (un taux de pauvreté c’est 60% du revenu médian du territoire) donc on est à 11,6 de taux de pauvreté moyen.
Contrairement à ce qu’on pense généralement, le taux de pauvreté, ce n’est les vieux mais c’est les jeunes ; c’est-à-dire qu’en France, la catégorie de population la plus épargnée, ce sont les 60 – 75 ans, et vous voyez, qu’en France, quand on regarde les moins de trente ans, le taux de pauvreté est à 22% alors que il est à 10% et même un peu en dessous sur les plus de 60 ans.
En tout cas chez vous, il y a des taux de pauvreté assez bas : 16% sur les moins de trente ans.
Par contre, on retrouve un taux de pauvreté un peu plus élevé sur les catégories qui sont des catégories d’actifs, et là, ça, c’est quelque chose qu’il faudra aussi regarder.
Bien évidemment – je disais tout à l’heure à quel point le logement avait entraîné des difficultés suite à l’augmentation qui a été multipliée par deux entre 2000 et 2010, au passage, je ne l’ai pas noté, mais l’effet générationnel est terrible, parce que si vous avez acquis votre logement avant 2000 et que vous l’avez financé avant 2000, en dix ans vous avez doublé votre capital. Mais si vous êtes un jeune qui cherche à acquérir un logement à partir des années 2000 jusqu’à 2020, le taux d’effort à consentir est considérable.
Donc là, regardez ce que sont les taux de pauvreté, bien évidemment, on trouve plus de pauvres parmi les locataires, mais à chaque fois, vous êtes en dessous de la moyenne régionale et de la moyenne nationale et là, pour le coup, un peu au-dessus de la moyenne départementale.
Le niveau de formation des habitants :
C’est un point intéressant, on commence par les femmes et on verra aussi les hommes.
On est dans une société, je vous ai dit tout à l’heure, qui s’est beaucoup tertiairisée, et donc, cette société offre beaucoup d’emplois pour des gens très qualifiés.
Il y a aussi des gens non qualifiés qui ont de l’emploi, mais toutes les catégories intermédiaires ont beaucoup de mal et c’est pour ça que ça explique tout à l’heure sa difficulté d’ascension sociale parce qu’il n’y a plus les barreaux de l’échelle.
Ce qu’on voit, en tout cas chez vous, c’est que la part des non diplômés n’est pas spectaculairement plus importante que la moyenne, vous êtes à 26,4 contre 24,8, on a des territoires sur lesquels les non diplômés sont 15% au –dessus de la moyenne.
Par contre, vous avez un petit déficit sur les diplômés de l’enseignement supérieur, et notamment sur les BAC +5 ou plus, donc globalement, les femmes sont à 5,7 points en dessous de la moyenne sur le cumul à partir de BAC +2, mais vous voyez que c’est surtout sur les BAC + 5, ou plus, que le différentiel se fait.
Sur les hommes, le différentiel est encore plus important. Pour le coup, vous êtes quasiment à la moyenne nationale pour les non diplômés mais vous voyez que vous êtes sept points en dessous de la moyenne sur les diplômés d’enseignement supérieur et là encore, sur les BAC + 5 ou plus, on voit que l’on est à la moitié du score national.
Donc cela peut poser la question du parcours éducatif sur le territoire, des dispositifs de réussite éducative… donc ces données-là vont générer un certain nombre de questions.
On a aussi une part de salariés en emploi précaire qui est importante et on voit que ça touche beaucoup plus les femmes, et on va voir aussi que, sur le temps partiel, on a aussi des femmes qui sont beaucoup plus exposées, puisque c’est près de 30% des femmes en âge de travailler, sachant que dans le temps partiel, il n’y a pas que du temps partiel choisi, il y a aussi pas mal de temps partiel subi, donc on voit que là, la plupart du temps partiel est quand même relativement importante.
Où est-ce que travaillent les actifs qui résident sur notre territoire ? Où est-ce qu’ils vont travailler ?
Je vous parlais tout à l’heure des relations entre l’ensemble des territoires, pour le coup, vous, vous avez une grande majorité de vos actifs, près de 70%, qui travaillent à l’intérieur du périmètre communautaire.
Alors il y en a très peu, sauf dans quelques communes, qui travaillent dans leur commune de résidence. Vous êtes à la moitié de la moyenne nationale. Les gens travaillent majoritairement en dehors de leur commune de résidence. Mais par contre, c’est plutôt une bonne surprise, surtout, on le verra tout à l’heure, avec votre indicateur de concentration d’emplois, une grande majorité travaille à l’intérieur du périmètre communautaire, bien sûr à Belley, un peu à Culoz, un peu moins après à Chazey et pour ceux qui sortent du territoire, ils vont d’abord dans la communauté d’agglo du Grand Chambéry, ils vont dans la communauté d’agglo du Grand Lac et dans la communauté d’agglo du Haut Bugey mais vous n’êtes pas fondamentalement dépendants des territoires extérieurs, et surtout d’un territoire en particulier, pour donner à travailler à vos actifs occupés qui résident sur le territoire.
Donc sur cet indicateur-là, on a plutôt une bonne surprise.
Est-ce que vous avez des questions sur ce tableau-là ? C’est quelque chose – on l’a évoqué un peu tout à l’heure.
Oui ?
Question de l’un des membres du séminaire
Vous parlez du niveau des diplômes des habitants du territoire.
Moi, je remarque que nos habitants ne sont pas inférieurs, si vous voulez, puisqu’on en a moins diplômés, le phénomène, c’est qu’on… moi je vois mes enfants, ils sont surdiplômés, ils sont partis sur Lyon ou sur Paris parce que ils n’ont pas pu être accueillis sur le territoire, mais ça c’est un autre problème. Les métropoles dépouillent des territoires de talents, c’est un peu comme en Europe où vous avez la France ou l’Allemagne qui dépouillent les pays de l’Est de médecins, les allemands qui ont dépouillé, pendant la crise de 2008, l’Espagne et les espagnols ingénieurs formés sur les territoires espagnols et portugais, qui ne trouvaient plus de travail, qui sont allés travailler en Allemagne. Donc, c’est un peu le même problème, c’est que nos territoires, dès qu’on a des jeunes diplômés et surdiplômés, partent, ce qui fait baisser mathématiquement le taux des diplômés sur le territoire parce que la ressource n’est pas….
Réponse de Monsieur Didier Locatelli
C’est ce que je vous montrais tout à l’heure, quand j’ai montré la concentration des emplois dans la métropole, il y avait la carte avec grands ronds et puis, à côté, une petite carte où l’on voyait du rouge et du noir, c’était la carte des cadres, la localisation des cadres supérieurs et on voyait que c’était exactement les métropoles, donc effectivement, c’est le phénomène que vous décrivez.
D’autres remarques ? Alors on a aussi les moyens de transport qui sont utilisés pour se rendre au travail. Donc là effectivement c’est très spectaculaire, essentiellement la voiture 82%, transports en commun très bas. On est sur un territoire, effectivement, où il y a une dépendance à la voiture particulière et on verra que ça peut être handicapant pour ceux qui ne sont pas ou peu motorisés, et c’est notamment le cas des jeunes.
Donc, sur cette question de la dynamique sociale, avez-vous d’autres réflexions ?
La dynamique économique
L’évolution de l’emploi, c’est un peu plus nuancé, vous voyez que vous avez effectivement des périodes durant lesquelles le territoire gagne des emplois de manière assez significative, et puis des périodes durant lesquelles il en perd. On est dans une période où, effectivement, le territoire a plutôt tendance à perdre des emplois.
Quand on regarde globalement l’évolution de la population et l’évolution des emplois, vous voyez que l’on passe de 100 à 142 pour l’évolution de la population et de 100 à 119 pour la question des emplois. Donc, effectivement, on a aujourd’hui une évolution de l’emploi qui ne suit pas l’évolution de la population mais qui est aussi conforme à ce qu’on disait tout à l’heure. Mais on le verra tout à l’heure, on parlera des supers théories de la base économique, pour beaucoup de territoires, l’enjeu n’est pas forcément de produire des richesses mais de capter des revenus. On verra comment ça évolue chez vous.
L’indicateur de concentration d’emplois, c’est le schéma que vous avez au-dessus, il mesure en fait le ratio entre les emplois qu’accueille le territoire et les actifs occupés qui y résident. Donc, un territoire équilibré a un indicateur de concentration d’emplois de 100.
Vous voyez que, aujourd’hui, votre indicateur reste très bon. Voilà, on a beaucoup de territoires qui sont à quarante, cinquante… donc vous avez un indicateur qui est important, mais qui se dégrade.
Alors, il y a deux manières de se dégrader : vous avez le territoire qui a un indicateur qui se dégrade parce qu’il accueille tellement de nouveaux actifs que, forcément, l’emploi ne suit pas.
Vous vous tournez dans la communauté du Genevois, ils ont créé trois fois plus d’emplois que la moyenne du département et leurs indicateurs s’est effondré, eux sont en dessous de 50. Mais c’est parce que c’est la dynamique démographique qui explique le phénomène.
Vous, on ne peut pas dire que ce soit cet élément-là, mais donc c’est vraiment parce qu’à un moment donné il y a une difficulté à créer des emplois. Vous le voyez sur les taux d’évolution de l’emploi, qui sur les deux dernières périodes, sont en dessous de la moyenne du département et en dessous de la moyenne nationale. Donc, il faudra regarder ce qui se passe au niveau de l’emploi, on a un territoire qui aujourd’hui, effectivement, détruit de l’emploi.
La répartition de l’emploi est assez concentrée, globalement Belley c’est près de 50%, Culoz 14%. En gros, on le voit, en cinq communes on a 72% des emplois et surtout, vous voyez la répartition par rapport à 1975, le poids à la fois de Belley plus Culoz et d’autres communes a plutôt tendance à augmenter. Donc, vous avez une très forte concentration de l’emploi dans quelques parties, notamment dans les parties urbaines du territoire.
Là, vous avez simplement, on y reviendra, c’est comment évolue l’emploi dans le territoire, ville par ville.
Autre élément, la classification de l’emploi par sphère économique. L’INSEE distingue deux sphères :
– Ce que l’on appelle la sphère productive dans laquelle on va mettre l’agriculture, l’industrie, le tertiaire productif.
– Et la sphère présentielle dans laquelle on va mettre tout ce qui est lié à la présence d’un individu sur un territoire et que cette présence soit ponctuelle ou permanente. Donc, on va mettre le commerce, on va mettre le tourisme, on va mettre les services à la personne, on va mettre tous ces éléments-là.
Premier point qui ressort, c’est qu’effectivement, votre sphère productive, elle est plus importante que la moyenne. Vous avez encore une coloration industrielle forte et votre sphère présentielle est un peu en dessous de la moyenne. Mais si on regarde sur une période longue ce qui s’est passé, on voit effectivement que votre indice d’emploi général passe de 100 à 119, que vous avez détruit sur la période des emplois productifs et que c’est compensé par un bon dynamisme sur les emplois présentiels, c’est-à-dire les emplois liés à la présence d’individus sur notre territoire. Et donc, on voit effectivement dans la plupart des territoires qu’il y a un lien direct entre le dynamisme démographique du territoire et sa capacité à créer des emplois.
Mais là, vous voyez qu’il y a une forme de mutation économique qui est en train de se passer, avec une destruction d’emplois productifs, même si, effectivement, vous avez un score qui est important à voir en comparaison sur ce schéma-là, et des gisements d’emplois nouveaux, qui viennent essentiellement de la sphère présentielle.
Quels sont les lieux de résidence des actifs qui occupent un emploi du territoire?
Près de 80%, ce sont des actifs qui résident à l’intérieur du territoire et vous le voyez, vous donnez à travailler à des gens, essentiellement, qui viennent de Aix, enfin de l’agglo d’Aix, un peu Yenne et puis ensuite, on est plutôt Plaine de l’Ain et Balcons du Dauphiné. Mais on voyait tout à l’heure, qu’on avait 70% des actifs qui travaillent dans le territoire et on voit qu’on a 80% des emplois qui sont occupés par des actifs du territoire.
La nature des emplois :
Donc, effectivement, vous avez, malgré le fait que vous aviez cette coloration, dont vous avez 24% d’emplois dans l’industrie, c’est exactement le double de la moyenne nationale, donc vous avez toujours cette coloration industrielle forte qui plutôt un atout, même si ça présente des facteurs de fragilité, c’est quand même un atout et vous voyez que les emplois dans le tertiaire sont moins importants, ils sont à peu près quatorze points en dessous de ce qu’est la moyenne.
Comment ça évolue?
Effectivement aujourd’hui, vous détruisez un peu d’emplois dans l’agriculture, vous en détruisez dans l’industrie, vous avez perdu quatre points en dix ans et, par contre, vous progressez nécessairement dans l’emploi tertiaire. Donc, vous avez effectivement une économie qui est typée, avec un stock d’emplois industriels qui est important, qui est le double de la moyenne et en évolution.
Vous détruisez des emplois industriels, vous vous rapprochez de la moyenne, même si vous êtes encore très au-dessus, vous étiez quasiment à 30% en 2007 et vous créez des emplois dans le tertiaire.
Sur le taux de création d’entreprises, là on s’aperçoit qu’on est légèrement en dessous de la moyenne nationale à 14,9 contre 16,3, cela reste quand même un dynamisme économique assez intéressant de ce point de vue-là.
Avez-vous des questions sur cette dynamique éco ? Ça vous paraît clair ?
La dynamique environnementale
Sur la dynamique environnementale, et on verra après les questions de logement.
On l’évoquait tout à l’heure avec les élus, l’artificialisation des sols entre 2009 et 2019 est loin d’être négligeable, surtout quand on regarde ce qu’a été votre volume d’évolution de la population.
Donc, 335 hectares, vous voyez que c’est essentiellement dû au motif de l’habitat 68% et pour 25% au motif d’activités. Donc, c’est plutôt les zones dédiées. Une artificialisation par l’habitat, c’est 229 hectares. Celle par l’activité, on est plutôt à 83 hectares.
Ensuite, un motif mixte est inconnu, mais là c’est plus marginal. Effectivement, ça se joue entre ce que vous faites dans les zones dédiées et surtout la question d’habitat. Mais on est surtout resté sur cet indicateur. O voit l’évolution de la surface agricole utile qui diminue plus fortement que la moyenne nationale. On le voit sur cette carte et surtout, on voit que dans certaines communes, ça a été spectaculaire. Quand on consomme du foncier, on consomme des terres agricoles et on consomme des espaces naturels et des espaces boisés et on rappelait tout à l’heure que c’est effectivement problématique. On va avoir à gérer le zéro artificialisation nette qui va imposer aux territoires une diminution par deux leur consommation foncière dans les dix ans, pour aller progressivement à la neutralité foncière.
Donc, cette question pose clairement la question de votre stratégie d’aménagement. On aura donc un point de vigilance à avoir là-dessus.
Pour le pour les consommations énergétiques, les connaissant, on a repris les éléments du PCET.
Habitat, équipements et équilibre du territoire
Sur l’habitat, l’équipement et l’équilibre du territoire, l’évolution du parc de logements, on n’est pas exactement à la taille des ménages, parce que l’on a rapporté des logements aux résidences principales.
La population passe de 100 à 142 et le nombre de logements passe d’un indice 100 à 181.
Effectivement, si on zoome sur la période 2007, 2017, vous avez 2900 à 300 habitants de plus, plus 2000 résidences de plus ; c’est-à-dire que vous avez 1,49 habitant logé supplémentaire par résidence aujourd’hui. Le phénomène de la décohabitation est considérable.
Ce qui est important, c’est de voir aussi l’évolution des résidences principales, l’évolution des résidences secondaires et l’évolution du logement vacant.
On a, un moment donné, une diminution forte. Vous le voyez sur les résidences secondaires mais surtout l’augmentation assez importante du logement vacant et là, il faudra aller voir si c’est essentiellement du logement vacant en centre-ville parce qu’on sait que c’est souvent un facteur de fragilité que dès qu’on a des taux de vacance importants en centre-ville.
On a aussi des vacances du commerce qui sont aussi importantes. Et on a aussi parfois des concentrations de population en difficulté, donc sur le logement, il faudra vraiment regarder ce qu’il se passe derrière ces logements vacants.
On voit effectivement à la fois, sur ce schéma-là, les périodes d’achèvement, donc rien de spectaculaire, mais c’est le tableau en dessous qui est intéressant qui compare le nombre de logements commencés pour 1000 habitants sur deux grandes périodes. Donc, vous voyez que sur la période 2008-2012, vous avez une production de logements qui est forte, et voyez que sur la période 2013-2017, alors qu’elle se maintient de manière assez spectaculaire sur le département et en France, la vôtre chute considérablement. C’est assez étonnant parce que finalement cette consommation foncière ne s’explique pas par une construction qui aurait explosé dans cette période. Donc il faudra aller voir ce qu’il y a derrière. Vous avez essentiellement, effectivement, de l’habitat qui est encore en maison individuelle, donc peu d’habitat en logement collectif.
Et puis effectivement, le parc de logements aidés, est en dessous puisque la part des locataires d’un HLM est à 10,9, alors qu’on est à 14 en moyenne à la fois sur le département et à la fois sur la France métropolitaine.
Quand on regarde l’évolution annuelle du parc de logement, là encore, il évolue assez faiblement par rapport aux moyennes départementales, régionales et nationales. Mais pour autant, vous avez un nombre de demandes en cours, enfin, vous n’avez pas de tension sur ce logement, sur ce parc de logement social puisque vous voyez que vous êtes à 1,7 demande pour une attribution alors que sur les territoires aux alentours, on est sur des taux beaucoup plus élevés (5,2 / 4,7).
Vous n’avez pas de tension, même si le rythme de production a baissé, la tension sur le logement social n’est pas aussi importante.
Ensuite, on a regardé quel était le niveau d’équipements et de services. On a comparé ça, effectivement, à ce qui se passe sur le département et sur la France. Donc, on voit que sur les questions du système éducatif notamment crèche, école maternelle, école élémentaire, collège, lycée, vous n’êtes pas sur un territoire sous-équipé, loin de là.
On a fait le même travail sur la santé du quotidien.
Donc, pareil, on a des taux d’équipement sur les chirurgiens-dentistes mais sur les médecins généralistes un peu en déficit et en pharmacie, mais en tout cas les médecins généralistes, ça fonctionne.
Sur l’accessibilité potentielle localisée, on a un indicateur qui est à la fois un détecteur de stock et de flou, puisque c’est l’accès à des médecins qu’ils ont qui sont dans un rayon de vingt minutes, mais qui tient aussi compte de la demande, et notamment de la stratégie de l’organisation de la population de classe. Il n’y a rien de très spectaculaire, si ce n’est que l’on voit des différences par communes qui sont importantes.
C’est la carte que vous avez sur la droite, là où, effectivement, on a des accès à la médecine du quotidien qui sont très forts sur certaines parties du territoire, mais qui, sur d’autres, sont beaucoup plus en retrait. Donc cela méritera d’être regardé.
Sur l’offre d’hébergement pour les personnes âgées
On a regardé aujourd’hui quelles étaient à la fois les personnes qui étaient potentiellement concernées. Donc, on voit bien cette évolution et quelle était votre offre.
Sur la consommation du quotidien, on voit effectivement que, là encore, vous avez un peu de surreprésentation des « hypers », « supers », mais vous avez un niveau d’équipement sur l’ensemble des fonctions qui est vraiment satisfaisant.
La part des locaux raccordables en fibre optique
On parlait tout à l’heure des potentialités qu’offraient le numérique. Là, le territoire est plutôt quand même en retrait.
C’est la part des locaux raccordables. On est à la fois sur des habitations, à la fois sur des entreprises et des équipements tertiaires et on voit que même si ça évolue, ça reste quand même en-dessous, largement, de la moyenne nationale qui est à près de 58% mais aussi de la moyenne qu’on trouve sur les autres territoires. Ça sera quelque chose effectivement à regarder.
Donc, voilà sur l’habitat, et voilà sur le niveau d’équipement et de services, ce qui nous permet de conclure ce premier portrait de territoire.
Est-ce que vous avez des questions ou des remarques?
C’est une première photographie. Aujourd’hui ces indicateurs – je parle de portrait pas de diagnostic parce que ces indicateurs restent à interpréter et seront interprétées en fonction de là où vous voulez emmener le territoire.
On verra comment les faire parler, comment leur faire dire plus de choses, en fonction de la manière dont vous aurez défini votre référentiel politique et stratégique par la vision.
Question de l’un des membres du séminaire
J’ai une question…
Vous venez de dire que l’on a une grosse consommation foncière, je n’ai pas compris…
Réponse de Monsieur Didier Locatelli
En fait, la consommation foncière, le motif est essentiellement le logement (65) mais la corrélation avec les logements nouveaux mis en chantier interroge, parce qu’on voit que votre rythme de production de logements nouveau a baissé, donc ça veut dire qu’aujourd’hui c’est la consommation par logement qui est vraiment très importante et pas le nombre de logements qui a été produit. Mais on regardera, on reviendra en détails là-dessus pour vraiment voir ce qui s’est passé derrière cette consommation foncière.
C’est ce chiffre-là qui est interpellant, c’est ce chiffre des 2,1 qui a effectivement beaucoup baissé.
Donc, effectivement, il faut qu’on arrive à voir ce qu’il y a derrière cette consommation foncière qui reste quand même loin d’être négligeable.
On est sur de l’artificialisation, c’est vraiment la consommation foncière. On a les motifs.
Intervention de l’un des membres du séminaire
Mais quand on regarde ce qui a été construit, j’ai beaucoup travaillé sur le SCOT, on a les chiffres d’il y a quelques années, on a un territoire qui est en ligne quand même.
Les chiffres nationaux voire régionaux, dans l’Ain on a un pouvoir d’achat élevé. On sait très bien que le Pays de Gex a un impact considérable sur le pouvoir d’achat du département globalement.
Donc, pour moi, ce n’est pas une référence.
L’âge de la population doit citer des personnes qui viennent en retraite sur le territoire avec leur pouvoir d’achat, ça ne me dérange pas, bien au contraire.
Il faut maintenir des jeunes, il faut maintenir nos emplois.
Ce qu’il faut à ce territoire c’est de l’attractivité. J’étais à l’économie du territoire pendant quatre ans, quand j’allais rencontrer les industriels, je me disais que les gens ne veulent pas venir parce qu’il n’y a pas assez de choses pour se distraire, cela ne donne pas envie. Donc, il va falloir aller dans ce sens-là.
C’est pour ça que ce projet piscine… ce qui est considérablement poussé parce que cela n’est pas indispensable… mais il faut d’autres choses. Un territoire… Qu’est-ce qu’on fait sur un territoire quand on est parents, on a des enfants, on élève nos enfants sur le territoire- moi, les miens ont été élevés, il y a des lycées, des collèges, on se soigne, il y a énormément d’atouts sur ce territoire, on respire bien, mais il manque des équipements.
On se dit que finalement… moi je souhaite que les gens se distraient sur le territoire et je ne veux pas qu’ils aillent sur Aix, Chambéry ou ailleurs, faire des 45 km, ce qui les empêche de venir souvent.
Il y a beaucoup de cadres et de cadres supérieurs qui ne veulent pas venir habiter sur le territoire, qui restent sur Aix, Chambéry et notamment les épouses, parce qu’il y a ce manque d’équipements et d’attractivité. Et moi, je pense qu’il faut travailler en ce sens-là.
Réponse de Monsieur Didier Locatelli
On verra effectivement que la question de l’attractivité ne se résume plus à la capacité à offrir des emplois, mais qu’elle repose sur un certain nombre de facteurs : la question de l’habitat, la question des équipements, la question des services, la question des aménités, la question de la résilience, la question de la mobilité, qu’aujourd’hui l’attractivité, c’est plus complexe que simplement offrir des emplois et, effectivement, les équipements, les services, le niveau d’équipements et de services est un facteur d’attractivité- on voit aujourd’hui dans la stratégie résidentielle des ménages- que le fait d’aller dans un endroit, un territoire, qui a système éducatif performant, donc qui offre plus de chance aux enfants, c’est un facteur important. Donc le niveau d’équipements, niveau de services est un facteur très important à l’attractivité.
Question de l’un des membres du séminaire
Lors du dernier mandat, les 6 dernières années, on a un périmètre qui a énormément bougé, à plusieurs reprises, il y avait des projets, je vais parler d’une fusion avec Aubenas, et il y a des démarches qui ont été faites lors du dernier mandat pour plutôt se tourner vers …[partie inaudible]…
Je ne comprends pas qu’on puisse faire un projet de territoire sans parler du territoire lui-même, savoir dans 10 ans quelle évolution il peut y avoir.
Réponse de Monsieur Didier Locatelli
Alors en fait, on a commencé par ça, quand on a regardé comment était structuré le territoire, on a essayé de voir si le territoire était cohérent, par exemple la zone d’emplois.
Ce que je veux dire : là, aujourd’hui, on est sur un territoire qui, quand on regarde les zones d’emploi, quand on regarde les bassins de service, est plutôt un territoire cohérent. Vous n’êtes pas un territoire qui est à cheval sur plein de territoires, déjà.
Ensuite, vous n’êtes pas un territoire qui est dépendant d’autres territoires.
Il y a aucun territoire qui, quand on est dans un territoire- par exemple, demain soir, je vais à côté de Valence dans un territoire dans lequel il y a 55% des actifs qui vont travailler à Valence.
Effectivement, on peut se dire que la cohérence de ce territoire questionne…
Là, la cohérence de votre territoire, vous n’êtes pas à cheval sur plein de périmètres, vous avez un pourcentage d’actifs qui travaillent à l’intérieur qui très significatif. Vous avez un indicateur de concentration d’emplois qui est important après, aujourd’hui, cette question du périmètre en tant que telle peut répondre à une volonté d’élus demain. Moi, je ne suis pas sûr, aujourd’hui, que la question qui se pose aux collectivités, c’est de reposer la question des périmètres et de reposer la question de la distribution des compétences.
On a divisé par deux le nombre d’Intercos en dix ans, on a divisé par 4% le nombre de communes, on voit bien les difficultés que ça pose dans la gouvernance des Intercos. Aujourd’hui, on ne pose pas la question du périmètre, parce que dans les premières cartes qu’on a, on voit que le périmètre a une vraie cohérence.
Voilà, regardez les zones d’emplois, vous êtes une zone d’emplois en tant que telle. Ce n’est pas un territoire qui s’inscrit dans une autre zone d’emplois, vous avez votre propre zone d’emplois. Donc, moi, je pense que le territoire, aujourd’hui, dans sa configuration actuelle, présente une vraie cohérence.
Pour l’instant, on peut le mettre dans le débat, mais est-ce que, par exemple, si on élargit le territoire, on considère qu’il va mieux fonctionner ? Et bien ce n’est pas évident mais on peut poser la question, effectivement.
Intervention de l’un des membres du séminaire
Merci déjà pour cette présentation exhaustive avec des chiffres qu’on a déjà vu.
Vous avez évoqué plusieurs sujets et je vais en faire ressortir quelques-uns, notamment l’habitat.
Vous avez dégagé que cela fait de nombreuses années que je parle de PRH, c’est très bien avec cette nouvelle mandature qui a commencé à engager des actions concrètes sur le sujet puisque, évidemment, il va falloir travailler à l’amélioration de l’habitat, je parle en tant que ville-centre.
On a énormément de travail dans la rénovation de l’habitat qui viendra aussi se croiser avec le PCET et cette volonté de réduire les passoires énergétiques mais cela doit être une priorité majeure parce que l’on voit bien lorsque j’échange avec mes collègues Maires des autres communes, ils sont de plus en plus contraints avec un PLU qui réduit les surfaces. Donc il va falloir vraiment parier très fort sur une campagne massive, claire pour inciter les investisseurs via le PH, via l’ANAH, il va falloir réinvestir dans les locaux et produire des logements, comme vous l’avez très bien dit, qualitatifs.
Il faut qu’on retrouve du qualitatif en cœur de ville, évidemment, les services associés, comme l’a évoqué Pierre.
Sur la formation, il a fallu avoir une attention toute particulière sur la formation sur le territoire ; comme vous l’avez dit, c’est une source d’attractivité et structurer les niveaux cinq. On avait un peu abandonné les niveaux cinq, notamment sur la partie technique. Il fallait se battre pour réobtenir à nouveau des formations de niveau cinq et je pense qu’il faudra que l’on aille sur le niveau trois qui est le niveau BTS pour arriver à structurer la formation de niveau CAP, jusqu’au BTS, pour retrouver des profils techniciens dont on a besoin sur le territoire.
Certes, les BAC + 5, comme l’a dit Pierre, ne sont pas sur le territoire, pas non plus les torts de poste, les niveaux cadres car même si on a de très belles entreprises, les entreprises d’aujourd’hui ont surtout besoin de techniciens, d’opérateurs qualifiés et des gens qui ont cette technicité, ce niveau BAC + 2, BAC + 3, et c’est toute cette chaîne qu’il faudra structurer et j’espère qu’avec l’arrivée d’un nouveau lycée bien structuré, un lycée des métiers, il va falloir maintenant tous se battre là-dessus pour arriver à structurer cette chaîne de formations.
Réponse de Monsieur Didier Locatelli
Je rejoins sur le fait que la politique de l’habitat est souvent une politique claire dans les territoires.
C’est une politique dont on ne s’occupe pas beaucoup, et c’est vraiment une politique clé et je veux citer une étude de 2020 qui dit que le premier motif de déménagement et d’installation dans un autre endroit, c’est la question d’habitat.
Il y a aussi la question, quand on parlait de logement social, d’éviter qu’il y ait trop de logements vacants dans les cœurs de villes parce qu’on sait que cela a un effet assez destructeur sur le cœur de la ville, donc il est clair que la question des services… il faut travailler en fait sur tous les piliers qui contribuent à renforcer l’attractivité. Et donc, il y a la question de l’emploi, mais pas que, il y a la question de l’habitat, il y a la question des services, la question des aménités urbaines, faire des villes agréables.
Bien sûr, quand on voit la question de la voiture, elle est nécessaire pour se déplacer, mais elle n’a pas forcément besoin d’être partout.
En tout cas, il y a les qualités des villes, des bourgs, qui sont des sujets vraiment importants. Il faut qu’il y ait des gens… on voit aujourd’hui quand même – vous parliez tout à l’heure des personnes âgées – on voit un retour des personnes âgées dans les villes, on en voit de plus en plus mais ça marche dans certaines villes et ça ne marche pas dans d’autres.
Dans les villes qui ont une qualité de vie, une qualité d’habitat, des services, une qualité urbaine importante, on voit qu’on a à la fois des gens qui reviennent et on voit qu’on a des personnes qui viennent parce que, justement, elles ne veulent plus prendre leur voiture tout le temps. Donc il y a plein d’opportunités liées à ces politiques là pour renforcer globalement l’attractivité du territoire.
Question de l’un des membres du séminaire
On parle de notre territoire mais la question que je me pose est l’attraction avec les autres territoires qui nous entourent.
On en parle pas beaucoup mais pour faire une stratégie, il faut aussi connaître ceux d’Aix-les-Bains, de Chambéry, savoir ce qui se passe à Genève, ce qui se passe aussi sur le bassin Annécien.
Il y a beaucoup de gens qui souhaitent venir s’installer sur Culoz ou sur le coin Culosien : les gens qui habitent Annecy…. Et si on ne sait pas vraiment ce qui se passe au pourtour de notre territoire, c’est difficile de mettre une stratégie.
On a pas beaucoup parlé, c’est très important ce qu’il se passe autour.
Si on parle, exemple, des BAC + 5 qui ont du mal à venir ici, c’est vrai que quand vous habitez Aix-les-Bains, Chambéry, c’est très attractif. Voilà, j’aurais tendance à le penser….
Réponse de Monsieur Didier Locatelli
Oui, question formation, on a essayé d’avoir ces cartes-là qui vous montrent les interactions, et puis vous voyez, quand on est, par exemple, sur la carte du logement notamment, on vous a mis à chaque fois les statistiques qui étaient autour des autres territoires, parce qu’effectivement c’est important.
Je vais revenir sur la carte du logement social. Parce qu’effectivement, quand on est sur des territoires qui, tous ces territoires-là, sont très tendus en matière de logement, à un moment donné, ça va avoir une influence sur vous. Donc, effectivement, on regarde aussi ce qui se passe à l’extérieur. Là, c’était le premier portrait de territoire pour qu’on ait une connaissance commune.
Il faut voir un peu ce que sont les stratégies des autres territoires. On avait déjà à mesurer le niveau d’interdépendance entre les territoires. On voit en fait que vous n’êtes pas dépendants spécifiquement d’un autre territoire, les relations domicile-travail sont faibles. Le maximum, c’est Chambéry, avec 5%. C’est relativement faible et vous donnez à travailler à quelques territoires.
Mais voilà, ce sont des choses à regarder, je serais plus attentif sur les questions d’habitat, effectivement, parce qu’on voit que c’est tellement tendu sur ces marchés-là que l’on a une forme de….
Sur ce qui se passe du côté de Genève, on analyse ces phénomènes-là. Nous travaillons sur le territoire du genevois français, on travaille sur tous ces territoires-là. On a, par exemple, rédigé la contribution au SRADDET de tous les territoires du bassin de vie d’Annecy, donc on a une connaissance de ces éléments-là. Mais vous avez raison, il faut voir aussi quelles sont les dynamiques exogènes qui viennent sur notre territoire et je le répète, vous avez un territoire qui a une vraie cohérence, il y a beaucoup de territoires qui ont des niveaux d’interdépendance avec d’autres territoires, notamment des territoires métropolitains, qui sont sans commune mesure avec ce que vous avez là.
Si, par exemple, vous aviez 15% de vos actifs qui vont dans un autre territoire, ça voudrait dire autre chose. Vous n’êtes pas dans cette configuration.
Mais ça pour autant, vous avez raison, il faut regarder les dynamiques exogènes.
Je ne sais pas si j’ai bien répondu sur la question du périmètre.
En fait, on a travaillé sur les périmètres pour gagner en cohérence, il y a un effet de taille plus visible, souvent en dehors des contraintes de la loi des quinze mille, mais souvent les démarches spontanées de travail sur les périmètres, c’était d’avoir une taille minimum pour être visible dans un grand système territorial, et puis, c’était aussi trouver de la cohérence, parce qu’on avait beaucoup de périmètres intercommunaux initiaux qui avaient été fait de manière un peu défensifs.
Là, quand on regarde ces cartes-là, notre territoire est assez cohérent.
Peut-être que cela peut se poser, mais il n’y a pas d’enjeu de cohérence, en tous cas là-dessus.
Voilà, il va falloir digérer tout ça. Donc, c’est la première présentation, vous aurez les documents, vous pouvez revenir dessus.
Et lors du séminaire du 10 juillet, on se servira de ces éléments-là, on se servira de la vision des élus, on se servira de la vision de la population pour essayer de projeter un peu plus l’avenir du territoire.
Conclusion de Madame Pauline Godet
Merci.
Je pense qu’on peut remercier Monsieur Locatelli pour sa présentation, qui a été très complète et très riche.
Ça fait peut-être beaucoup effectivement d’éléments pour une première soirée.
Le document va vous être transmis pour pouvoir regarder à tête reposée, avoir une vision d’ensemble et puis aussi avoir une vision un petit peu plus spécifique de chacune de nos communes.
Voilà donc pour vous dire que c’est effectivement cette phase documentaire avec beaucoup d’indicateurs et, vous l’avez compris, la phase suivante va être plutôt une phase d’écoute et de parole, donc, que renouveler effectivement les encouragements à vous exprimer.
Il n’y aura pas de question bête, il n’y a pas de remarque inutile. Exprimez-vous autour de toutes les thématiques qui vous seront proposées.
Je voulais aussi vous inviter à prévenir et à rassurer les personnes de votre entourage qui pourront être amenées à être sondées, puisque vous avez tous entendu qu’un sondage téléphonique va être fait.
Donc voilà, et c’est à nous aussi de relier cette information et de faire en sorte que les gens s’inscrivent dans cette démarche.
Et puis voilà, on se donne rendez-vous pour le prochain séminaire le samedi dix juillet, c’est un samedi matin, mettez le bien dans votre planning. Et puis, on espère que cette première soirée vous a en tous cas confortés un petit peu dans la vision que vous avez du territoire ou, au contraire, bousculer un petit peu nos idées préconçues et l’image qu’on pourrait avoir de notre beau territoire Bugey-Sud qui est dans notre cœur le meilleur, le plus riche et celui avec le plus de potentiel. Mais il y a aussi des réalités qu’on va découvrir et sur lesquelles il faudra s’appuyer pour construire la suite.
Merci à tous pour votre participation et puis à très bientôt.
Merci.